mardi 17 mai 2011

Naissance de Kaspar.

Bonjour à tous,

Voici un premier extrait d'un manuscrit sur lequel je travaille, et que je présente également dans le challenge "Premier jet" 2011 sur le forum Cocyclics. Participer à ce challenge consiste à présenter son projet, l'état régulier d'avancement, ainsi que quelques extraits sur un fil de discussion unique, afin de susciter de l'échange avec les béta-lecteurs. Participer à ce challenge signifie également pour ceux qui s'y engagent, à rédiger le premier jet de leur roman pour le 31 décembre 2011. Au boulot, fichtre.

Kaspar est un des personnages principaux de mon projet de roman Les allégories de Kaspar. Ce roman se déroulerait en trois parties. La première concerne l'enfance et le la jeunesse de Kaspar. L'enfant vient au monde dans l'Allemagne du XIXème siècle (je n'ai pas plus avancé que cela sur la géographie et l'époque). Tout petit, il est capable de voir des créatures qui ressemblent à des chauve-souris, qui chevauchent les membres de sa famille et semblent se nourrir de leur bonheur. Un à un, les membres de sa famille sombrent dans la tristesse, le désespoir. Jusqu'à en arriver à certaines extrémités. Kaspar essaie de défendre sa famille, mais est impuissant à le faire. Une fois orphelin, il se décide à tout faire pour les venger. Voilà grosso modo le résumé de la première partie. J'en suis à l'élaboration du synopsis, des fiches personnages, etc... Je parlerai des méthodes que j'emploie dans d'autres messages.

Voici donc l'extrait qui précède la naissance de Kaspar.



“Mais, qu’est-ce que je peux lui offrir, à cet enfant ?” demandait à la cantonnade Ada, en plein travail, les mains englobant son ventre dur.
“Il n’y a rien pour lui, ici. Il n’y a déjà rien pour nous… Je peux lui offrir quoi ? Que des promesses, du vent…”
La grand-mère s’affairait autour du lit, silencieuse, ses lèvres étirées en un sourire énigmatique. Une bassine d’eau chaude et des linges pliés dans un panier étaient posés à même le sol, au pied du lit. La grand-mère s’agenouilla auprès de sa fille, et lui prit la main, qu’elle serra entre les deux siennes.
“C’est la vie que tu lui offres, et c’est bien suffisant, Adelheid.”
Elle caressa la joue ruisselante de sueur de sa fille, et lui plaça une mèche de cheveux derrière son oreille. La vieille dame eut un bon sourire.
“Tes douleurs sont trop espacées. Cela va durer encore un peu. Je vais prévenir Dietrich, il doit être dans le jardin. Je reviens.”
La parturiente restait silencieuse, haletante. Les mains crispées comme des serres sur son ventre qui lui semblait dur comme de la pierre. Nannerl se releva, en appuyant ses mains sur ses genoux. Elle quitta la chambre en laissant la porte de bois entrouverte, traversa la cuisine et sortit. Elle appela Dietrich. N’ayant aucune réponse, elle plissa les yeux dans le soleil couchant et balaya du regard le potager, le poulailler et les quelques arbres fruitiers plantés à côté de la haie. La mule n’était plus attachée à la barrière. Dietrich avait du partir. Nannerl serra les dents. Ce vaurien était parti se saouler alors que son fils venait au monde. Elle retourna vers la petite maison. Nasti, sa petite fille, n’allait pas tarder à rentrer de la ville.
En rentrant dans la sombre chambre, Nannerl eut ce petit étourdissement familier, et des idées filèrent dans son esprit, s’y imprimant malgré leur vivacité plus profondément qu’une brûlure au fer rouge. Ce petit aura un grand destin et leur survivra tous. Nannerl eut un autre de ses sourires énigmatiques et s’agenouilla auprès de sa fille. Elle lui caressa la joue et lui murmura :
“Dietrich est parti au village. Cela ne va plus tarder, ma jolie. Sois patiente. Ton fils arrive.”
Adelheide souffla pour atténuer une douleur qui menaçait. Un fils. Sa mère avait toujours eu de ces étranges intuitions qui advenaient sans plus étonner personne. Un fils. Adelheide risqua un sourire qui se crispa dans un élancement de douleur.


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