mercredi 25 mai 2011

Nadya, Pat Murphy.



Histoire de pouvoir (enfin) ranger la vingtaine de bouquins éparpillés dans tout l'appart, j'ai décidé de commencer à écrire quelques chroniques littéraires de SFFF, que Nadya vient inaugurer ici.

Nadya est un roman Pat Murphy, qui mêle adroitement une touche fantastique avec un univers historique cohérent. Nadya est une jeune femme spéciale, toutes les nuits de pleine lune, elle se transforme en loup-garou. L'originalité de l'histoire ne réside pas là, mais dans le contexte de la Conquête de l'Ouest américain, et dans sa galerie de personnages.

Les parents de Nadya sont tous deux des loups-garous, et ont transmis à leur fille cette particularité. Ils décident de s'éloigner des villes afin de pouvoir être plus libres d'aller courir dans les bois les nuits de pleine lune, et chasser tranquillement, sans se mettre en danger. Mais Nadya va commettre une imprudence qui leur sera fatal. Elle se venge alors et fuit à travers l'Ouest. Nadya va par la suite aider une jeune veuve qui est dans une caravane de migrants, à continuer le voyage jusque dans l'Ouest sauvage, où les tribus indiennes sont hostiles.

J'ai beaucoup ressenti dans ce roman cette nécessité de maintenir son état de loup-garou dans le secret. Lors d'un dialogue avec son père, alors que Nadya est une petite fille :
"- On devrait leur dire qu'il ne doit pas tuer les loups (...) et que des fois les loups sont aussi des gens.
- Non, il ne faut pas. (...) Il ne comprendra pas. Il aura peur. Et quand les hommes ont peur, ils tuent."
C'est dans cette philosophie de rester discret que Nadya et ses parents, puis Nadya toute seule, se mêlera peu aux autres, se méfiera.

Le mythe du loup-garou est revisité. Ici, pas de transmission de malédiction par morsure, mais une simple transmission génétique. Les transformations se font uniquement lors des nuits de pleine lune, et il n'y a pas de cannibalisme, en ce sens que les loup-garous chassent du gibier seulement.

La nature, l'Ouest sauvage, sont des personnages à part entière qui modèlent les gens, les rendent plus forts ou les détruisent. Ce roman invite donc à un beau voyage où l'élément fantastique ne prend pas une place énorme dans l'intrigue. Les personnages sont plutôt réussis, avec une préférence pour Nadya et ses parents, ainsi que les quelques Indiens croisés lors du voyage.

Ce roman reste une bonne lecture.

Ma note : 6/10.

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